Article du sudouest: Un kite en kit signé Lego

Gurval Lego a remporté le premier prix de l’innovation du Design Summer Camp pour avoir inventé un kiteboat rapide, léger et démontable.

Un kite en kit signé Lego
Le kiteboat, baptisé Dared, peut tenir dans le coffre d’une voiture.© PHOTO 

PHOTO BERTRAND LAPÈGUE

Il y a quelques jours, le Design Summer Camp (1) lui remettait le premier prix de l’innovation, assorti d’une bourse de 8 000 euros destinée à développer son projet de kiteboat, baptisé Dared. Un monoplace ultra-rapide (qui atteint les 30 nœuds de vitesse de croisière), très léger, permettant de naviguer en toute sécurité (le système de dérive développé empêche l’engin de se retourner), et surtout montable et remontable à souhait, sans outil, rangeable dans un coffre. Un jeu d’enfant.

Des forces à équilibrer

Il a pourtant fallu six ans avant que l’ébullition des méninges ne fasse ses preuves. « J’ai toujours dessiné des bateaux. Mais celui-là, je voulais qu’il sorte de mon carnet de croquis. » De l’idée à la réalisation, le fossé. « Avec un kite, tout change, ce ne sont plus les mêmes forces. Le bateau penchait d’un côté et j’ai compris qu’il fallait une dérive inverse. Honnêtement, personne ne pensait que j’allais y arriver. »

Les souvenirs d’enfance en filigrane, Gurval Lego questionne, teste, se rate parfois, bricole, achète une planche à voile (ce sera son seul investissement), la découpe, récupère des mâts en carbone : « J’avais de quoi construire la structure. » C’est à la débrouille que Dared doit son ingéniosité : « Je fabriquais sur mon balcon et dans ma cave. Il fallait pouvoir tout ranger dans cet espace. » L’évasion avant le retour à la réalité.

Un bateau pour tous

Efficacité, économie matérielle, et de temps, « chaque sortie devait être rentable. Je n’avais pas les moyens de faire autrement ».

Armé d’un brin d’audace, il décide de s’adresser à l’Estia pour l’aider aux derniers ajustements. Les étudiants adhèrent et travaillent notamment à optimiser l’économie des coûts pour commercialiser le produit et le rendre accessible à tous. Puis vint la récompense, qu’il doit aussi « aux étudiants, et je n’ai jamais cessé de le répéter », retient-il.

Le « mec » qui bricole dans son garage est désormais en passe de concilier son emploi de graphiste chez Quiksilver à celui de gérant d’une start-up. « Je ne réalise pas car j’ai toujours travaillé dans mon coin, confie-t-il. Les meilleurs projets sont nés à l’ombre des projecteurs. J’ai toujours été dans le sens du non-conformisme, j’ai toujours rêvé de manipuler les clés de l’avenir, et cette bourse, c’est aussi la récompense de cette démarche. »

L’objectif, d’ici à un an (2) sera que « les gens en aient un dans le coffre et s’éclatent avec », rêve l’inventeur.

(1) Porté par l’école d’ingénieurs bidartare Estia, l’événement rassemble des professionnels autour du design dans le domaine de l’action outdoor sports, et récompense les projets innovants au travers d’un concours.

(2) Gurval Lego espère commercialiser son kiteboat au prix de 3 500 euros selon les versions.

SOPHIE SERHANI
bayonne@sudouest.fr

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